L'appréciation du dollar américain en bout de course
Alors que la hausse du dollar s'essouffle, le yen devrait bénéficier de nouvelles hausses des taux directeurs. Le niveau de confiance reste élevé pour les actions et deux classes d'actifs alternatifs.
L'écart économique entre les États-Unis et l'Europe s'est encore creusé en novembre. Les indices des directeurs d'achat (PMI) ont fortement baissé dans la zone euro, alors qu'ils continuent leur progression aux États-Unis. Les investisseurs s'attendent désormais à des baisses de taux d'intérêt beaucoup plus importantes de la part de la BCE que de la Fed. De ce fait, le différentiel de taux d'intérêt plus marqué a provoqué une forte appréciation du dollar américain. Notre surpondération du dollar américain ainsi que notre concentration sur les obligations d'État en euros nous ont permis de bénéficier de ce mouvement de marché. Entre-temps, l'avantage de rendement des bons du Trésor américain à 10 ans par rapport aux Bunds allemands a atteint 220 points de base, un niveau rarement dépassé et bien supérieur à la moyenne historique de 100 points de base. En conséquence, et d'un point de vue tactique, nous misons sur un retournement de tendance en décembre et prenons ainsi une partie des bénéfices.
Les actions restent surpondérées
L'écart régional s'est également creusé sur les marchés boursiers. Depuis le début du mois d'octobre, les actions américaines ont atteint un rendement d'environ 9 % supérieur face aux actions européennes. Toutefois, ceci se justifie largement par la dynamique des bénéfices des entreprises et nous anticipons que cette tendance se poursuive pour la fin de l'année. Quant aux actions américaines, nous continuons à privilégier une participation plus large au marché. La forte saisonnalité devrait permettre aux indices de maintenir leur progression à court terme, malgré des valorisations élevées et un sentiment d'euphorie. Nous confirmons donc notre surpondération en actions au détriment des obligations. De plus, nous modifions notre allocation aux investissements alternatifs en y ajoutant de l'or et des obligations catastrophes.
Quelle est notre vision actuelle des marchés financiers et comment sommes-nous positionnés ?
Yen contre dollar
- Le dollar américain s'est fortement apprécié face aux CHF et à l'EUR depuis octobre (+6,5 %) en raison de l'élection de Donald Trump, de la domination économique US et de l'augmentation du différentiel de taux d'intérêt.
- Cependant, le positionnement est maintenant extrême, le dollar américain est cher tout en s'approchant d'une résistance technique. Historiquement, le dollar a toujours perdu de la valeur en décembre, notamment au cours des sept dernières années.
- Nous prenons donc des bénéfices et réduisons notre engagement, tout en achetant le yen japonais en contrepartie.
- Nous anticipons une nouvelle hausse des taux par la Banque du Japon qui devrait maintenir une pression à la baisse sur le différentiel de taux d'intérêt. Au cours actuel de 155 yens pour un dollar, le potentiel à la hausse semble nettement supérieur aux risques baissiers(environ 5 %).
Retournement tactique des rendements américains
- Depuis la mi-septembre, lorsque Donald Trump a soudainement été considéré comme le favori, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont marqué une forte hausse (de 3,6 % à 4,5 %), encouragés par une probable politique économique expansionniste à venir aux États-Unis.
- Toutefois, l'effet Trump semble désormais digéré et la nomination du conservateur fiscal Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor semble avoir temporairement mis un terme à la hausse des rendements.
- Tactiquement, nous anticipons un retournement et achetons par conséquent des obligations d'État américaines à long terme survendues. En contrepartie, nous réduisons notre surpondération en obligations d'État européennes.
Rendement excédentaire élevé et non corrélé des obligations catastrophes
- Après une année 2023 record (20 % de rendement en USD), 2024 s'annonce également très fructueuse pour les investisseurs en cat bonds, avec une performance actuelle de 16 %.
- Les craintes d'une augmentation significative des pertes dues au changement climatique ne se sont pas concrétisées jusqu'à présent, les pertes modélisées restant de l'ordre de 2 % par an.
- En revanche, l'écart par rapport aux bons du Trésor américain est actuellement de 8 %, un niveau historiquement élevé qui reflète l'augmentation significative des primes d'assurance.
- Avec la saison des ouragans derrière nous, nous augmentons ce mois-ci notre allocation, les obligations catastrophes restant un complément très attractif au sein d'un portefeuille balancé.